Mise en scène par Willy Decker
Lulu est Laura Aikin |
Sur
la scène trône une femme icône, mise sur un piédestal, chosifiée,
inatteignable.
Dans
son déshabillé de soie ocre elle se fait tour à tour bourreau, tour à tour
victime. Femme fatale terrible et scandaleuse, femme-enfant capricieuse. Une
ascension sociale fulgurante pour la Lulu des bas fonds, incarnant à la
perfection la lorette du 19e, femme de plaisir dévouée à la chaire. Entretenue. Cependant,
même en si bonne posture dans la bassesse la chute n’en est pas moins cruelle.
Quand
la folie est à son comble elle endosse le masque mortuaire du trépas.
Souillée
dans sa luxure, autrefois flamboyante, le meurtre de l’être aimé la conduit
inexorablement à sa perte.
"Elle
est venue sur terre pour étrangler, nous griser, nous séduire, pour
empoisonner, pour assassiner et nous n'aurons rien compris." (Prologue).
"Sous
ce tissu, je sens vibrer la musique de ton corps. Ces chevilles, un grazioso.
Cette bouche adorable, un cantabile. Et ces jambes, un misterioso. Et pendant
le terrible andante de la volupté, tes jambes se répondent, elles s'aiment et
se jalousent, elles sont égales pourtant, en beauté, par leur galbe précieux.
Il suffit que s'élève un soupir de toi, pour que s'ouvrent, comme deux bras,
ces fuseaux élancés que j'adore. Je veux les chanter pour toi et te griser de
mon chant". (Alwa, scène finale).
Lulu, Alban Berg - à l'Opéra Bastille jusqu'au samedi 5 novembre
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