vendredi 24 août 2012

" Tâcher d’être plutôt parmi ceux que l’on hait, on y est en meilleure compagnie. " S.G. - singulière rentrée musicale

Rentrée fantasque, placée sous le signe de la démesure. Il ne serait y avoir de place pour quelque ennui face à pareille diversité, l'automne sera décadent ! La sélection parisienne que voici revêt son habit des grands soirs afin d'honorer les Maîtres dont il sera question.


A.E. Marty


The Rake's progress, Igor Stravinsky
Du 10 au 30 octobre, à L'opéra Garnier

« Rire et lumière et tout ce qui plaît,
Tout ce qui éblouit, assourdit,
Sagesse et esprit orneront la carrière
De celui qui sait jouer et
Gagne...»


L'opéra le plus surprenant d'après-guerre, 38 ans après la création du Sacre du printemps Stravinsky se positionne à nouveau comme symbole de l'avant-garde. A la fois néoclassique, de par son thème, et progressiste. L'extravagante mise en scène d'Olivier Py accentue volontiers le caractère music-hall de l'ouvrage.

« Réussir du premier coup en jeu ou en amour est ennuyeux ;
Le gentleman aime le sport, car le sport est rare ;
Ce qui est sûr le désole ;
Il risque les sous d’espoir pour gagner
Les guinées du désespoir. »






Django Reinhardt, le père du Jazz Manouche investit 
la Cité de la musique

Toute la poésie de la culture rom sera sublimée en live avec Band of Gypsies, réunissant le cultissime Taraf De Haïdouks et le Koçani Orkestar. Mais également Django Drom, véritable hommage mis en scène par Tony Gatlif, avec Didier Lockwood; James Carter's Chasin' the Gipsy invite David Reinhardt ; Swinging avec Django en compagnie de Rocky Gresset, Angelo Debarre et Thomas Dutronc.



Le Boeuf sur le toit, Alexandre Tharaud,
 dimanche 14 octobre à la Cité de la musique

Pierre Mourgue
 "Lorsque le cabaret Le Gaya déménagea en 1922 de la rue Duphot à la rue Boissy d’Anglas, dans le huitième arrondissement de Paris, il fut renommé par son propriétaire, Louis Moysès, d’après le ballet de Darius Milhaud qui avait été créé deux ans plus tôt au Théâtre des Champs-Élysées : Le Boeuf sur le toit.
Dans ce lieu devenu mythique, on croisait notamment Jean Cocteau, Erik Satie, René Clair, Maurice Ravel… Jean Wiener et Clément Doucet y proposaient chaque soir leur célèbre duo de pianos et c’est là que les plus grands compositeurs français du début du XXe siècle ont prêté l’oreille au jazz fraîchement débarqué (l’expression « faire le boeuf » est née ainsi...). ".
En bonne compagnie ou en piano solo, le pianiste Alexandre Tharaud rendra hommage au répertoire classique-cabaret-jazz des années Folles, à travers 4 concerts vibrants : Gershwin, Poulenc, Satie, Wiener, Milhaud, Milano, Kalman, etc.

Cabaret 1920, all the day dans la rue musicale
Diffusion du film Les Heures chaudes de Montparnasse - Le groupe des six 
et la rue Huyghens
Table ronde au sujet de l'histoire du Boeuf sur le toit et des années folles
Improvisation Jazz au Café de la musique



Miss Knife chante Olivier Py, du 18 au 27 octobre au théâtre de l'Athénée Louis-Jouvet 
 
Martyre sous les roses
Les ballades de Miss Knife



©Alain Fonteray
Retour du talentueux artiste polymorphe, Olivier Py, grimé en cantatrice déchue. Fille de joie écorchée vive, l'onirisme de son univers music-hall pense les blessures à force de plumes et de paillettes. 

"Dans son strass d’un autre âge, sous ses plumes noires, perchée sur d’infinis talons aiguilles, elle égrène des romances douloureuses ou insolentes. Exaltant tous les espoirs déçus, les amours détraquées, les rêves piétinés et les jouissances troubles, elle enjôle le public et le fait participer à son sacrifice de music-hall. Car il s’agit d’entendre au coeur de la nuit les mélodies et les poèmes inquiets qui raccommodent notre rapport au monde."



mercredi 28 mars 2012

"Eloges de la lenteur", Silencio


A l’occasion de la Journée Mondiale de la Lenteur, le 26 mars dernier, la deuxième édition du programme culturel « Salon de Curiosités » du Silencio est dédiée aux Éloges de la Lenteur, du 27 mars au 1er avril.

Une soirée d’ouverture onirique, placée sous le signe des Arts dits « Classiques », souvent perçus comme figés dans un contexte ou au sein d’une époque, et pourtant si malléables.
L’Art lyrique, la Danse, le piano : autant de disciplines complexes  dont la maitrise s’inscrit dans la durée, la persévérance. La programmation répond à une volonté d'exigence hautement qualitative. Elle relève d’une certaine forme de tradition, tout en se concrétisant en définitive dans un esprit résolument contemporain, expérimental et novateur.
On ne peut qu’encenser l’audace des artistes présents sur scène hier soir : la Mezzo-soprano Aurore Ugolin, le harpiste Nicolas Tulliez, le chorégraphe Nicolas Maloufi, ainsi que la divine effeuilleuse Sucre D’orge.
Consécration musicale, c’est sans aucun doute le pianiste Nicolas Horvath qui génère à la fois engouement et surprise, nous délectant avec virtuosité de son jeu puissant, alternant des œuvres de Satie, Glass, Cage, Scriabine, Curran, Catoire et Levaillant.



Philip Glass Knee Play n°4 : From 'Einstein on the Beach par Nicolas Horvath



«L’imagination a besoin d’un allongement, d’un ralenti. Et en particulier, plus que tout autre, l’imagination de la matière nocturne a besoin de lenteur.» L’air et les Songes, Gaston Bachelard.

 

Sucre d'Orge par Claire Dem






mardi 28 février 2012

Harmonies séculaires : Ensemble Constantinople - Barbara Furtuna




© Omid Jesmi et François Balestrière
Passée la porte d’or, un voyage musical de Constantinople à Istanbul, à travers les traditions grecques et ottomanes, la voie sacrée entre orient et occident réinvestit la Salle Pleyel.
Deux rites ancestraux face à face dans une même incantation profane, baroque et hypnotique.
L’ensemble Constantinople enveloppe de ses émanations persanes, volutes d’harmonies médiévales, la polyphonie de Barbara Fortuna
Une rencontre improbable qui sonne comme une évidence, tant le respect de ces deux civilisations, fortes d’une tradition culturelle dense, est réciproque. Consécration ultime : l’apogée est scénique.
L’essence mordorée de la sétar alliée à la viole de gambe accueille en son sein voluptueux la puissance terrienne des voix corses.
Un châtaigné antique au cœur d’une alcôve lascive d’orient.