mercredi 2 novembre 2011

LULU - Icône décadente des Années Folles


Mise en scène par Willy Decker


Lulu est Laura Aikin
Sur la scène trône une femme icône, mise sur un piédestal, chosifiée, inatteignable. 
Dans son déshabillé de soie ocre elle se fait tour à tour bourreau, tour à tour victime. Femme fatale terrible et scandaleuse, femme-enfant capricieuse. Une ascension sociale fulgurante pour la Lulu des bas fonds, incarnant à la perfection la lorette du 19e, femme de plaisir dévouée à la chaire. Entretenue. Cependant, même en si bonne posture dans la bassesse la chute n’en est pas moins cruelle.  Quand la folie est à son comble elle endosse le masque mortuaire du trépas.  
Souillée dans sa luxure, autrefois flamboyante, le meurtre de l’être aimé la conduit inexorablement à sa perte.
"Elle est venue sur terre pour étrangler, nous griser, nous séduire, pour empoisonner, pour assassiner et nous n'aurons rien compris." (Prologue).
 "Sous ce tissu, je sens vibrer la musique de ton corps. Ces chevilles, un grazioso. Cette bouche adorable, un cantabile. Et ces jambes, un misterioso. Et pendant le terrible andante de la volupté, tes jambes se répondent, elles s'aiment et se jalousent, elles sont égales pourtant, en beauté, par leur galbe précieux. Il suffit que s'élève un soupir de toi, pour que s'ouvrent, comme deux bras, ces fuseaux élancés que j'adore. Je veux les chanter pour toi et te griser de mon chant". (Alwa, scène finale).
 
Lulu, Alban Berg -  à l'Opéra Bastille jusqu'au samedi 5 novembre